La fin de la crise pour le bâtiment ?
Le secteur du bâtiment perd des emplois. Depuis 1 an 44 000 postes ont été supprimés. D’après Jacques Chanut président de la fédération française du bâtiment (FBB) « C’est le plus mauvais score enregistré depuis l’entrée de la grande récession de 2008 ». C’est une crise préoccupante parce qu’il s’agit d’emplois non délocalisables. « Le bâtiment connaît une crise plus profonde et plus durable que les précédentes. Et elle n’a pas atteint son terme » ajoute Jacques Chanut.
De ce fait au cours des sept dernières années l’activité s’est contractée de 20%. Au premier semestre les faillites des entreprises de construction ont continué d’augmenter (+2.4%). Les gros groupes de bâtiments tels que Bouygues, Vinci ou Eiffage ont trouvé une solution pour freiner et faire face à cette crise : Ils vont chercher la croissance à l’étranger. Bouygues par exemple c’est développer au Royaume-Uni où d’ailleurs il y construit une tour de 143 mètres (Manhattan Loft Garden) à Londres dans le quartier de Stradford, fin des travaux prévue pour 2018. Mais les plus fortement touchés par ce ralentissement sont les plus petits groupes et les PME qui n’ont pas les moyens de se tourner vers l’étranger.
Cette crise vient aussi du fait qu’il n’y a pas assez de construction en France. En 2015, 334 000 logements neufs ont été construits contre 355 000 l’an passé. Le gouvernement avait pour objectif de construire 500 000 logements par an. Les travaux d’améliorations et d’entretiens chez les particuliers ne décollent pas ce qui ne fait qu’augmenter cette crise déjà importante.
Sans oublier les entrepreneurs qui doivent affronter le phénomène des travailleurs détachés. Certaines entreprises font appel à des salariés des pays de l’est pour les chantiers en France car les cotisations sociales du salarié sont payées dans le pays d’origine et donc entraine une baisse de 30% sur celles-ci.
Un élément laisse penser que c’est bientôt la fin de cette crise du bâtiment. Les ventes de maisons individuelles et d’appartements sont reparties à la hausse au premier semestre (+20%). Ce réamorçage est symbolisé par le succès du dispositif d’investissement locatif Pinel. Reste que ces réservations ne se traduiront pas par des ouvertures massives de chantier avant 2016. Le temps d’obtenir les permis de construire.